A voté, a tweeté et a buzzé !
Flash back :
Le 22 avril dernier, après avoir voté, j’ai fait un petit crochet par la chambre de mon fiston et j’y ai trouvé des petits trésors. Une photo, un hashtag et un tweet plus tard, trois innocentes figurines, dont un playmobil se retrouvent en Une du site internet de El Pais le lendemain matin. Retour sur une blague de potache qui a fait le buzz de Lille à Madrid.
Pour les Hispanophones, l’article original, c’est par-ici
Pour les autres (et pour la postérité), j’ai traduit (avec l’autorisation de son auteur) l’article de la journaliste madrilène, Rosa Pascual.
#radiolondres ou comment se moquer de la loi électorale française
Les réseaux sociaux rendent obsolète la loi qui interdit la divulgation des sondages avant la fermeture des urnes.
Traduit en français à partir d’un article original de ROSA PASCUAL paru dans EL PAIS Madrid
le 23 avril 2012
L’une des images de la blogueuse Marie-Hélène Sepulchre qui a circulé hier sur Twitter pour se moquer de l’interdiction des sondages. En première position, Hollande, juste derrière Sarkozy représenté comme Napoléon et en dernière position, Marine Le Pen.
Avec le hashtag #Radiolondres, les français ont recyclé un code qui date d’un demi-siècle. Le concept s’est transformé en tendance sur Twitter à l’occasion du premier tour des élections présidentielles françaises pour se moquer de la loi électorale qui interdit la divulgation de sondages avant la fermeture officielle des bureaux de vote.
Néanmoins, les internautes, ont démontré hier que l’on peut contourner la loi avec créativité et humour. « Météo : Amsterdam 28, Budapest 26, Vichy 16, Moscou 13 ». Des origines hongroises de président-candidat, aux jeux de mots avec le nom du socialiste Hollande, en passant par des allusions à la Russie communiste ou au Gouvernement Collaborateur de Vichy… Tout était bon hier pour faire circuler dès la première heure de l’après-midi les chiffres des instituts de sondage.
Pas seulement les températures. Des prix fictifs de vols partant de France vers diverses destinations ont aussi fait l’objet de codes pour dissimuler les pourcentages des votes attribués aux candidats. « Vols au départ de France : Amsterdam 27-29€, Budapest 25-26€, Auschwitz 16-17€, Mouscou 14-16€ ».
Certains twittos sont allés encore plus loin : « 29% des spermatozoïdes choisissent la trompe gauche ».
Les allusions à Carla Bruni, l’épouse du président-candidat Nicolas Sarkozy, ont également circulé sur le réseau. « Carlita ne chantera plus, je répète, Carlita ne chantera plus » ou « La petite ne grandira pas au château, je répète, ne grandira pas au château », en référence à la fille du couple présidentiel, la petite Giulia.
Pour le candidat socialiste, François Hollande, divers concepts associés à son patronyme ont pullulé : « Le gouda (fromage hollandais) sera bon en mai, je répète, sera bon en mai » ou « Flamby », le surnom avec lequel certains se moquent du leader du PS considéré comme « mou ».
Radio Londres fait référence au code utilisé durant le Seconde Guerre Mondiale, quand les ondes de la BBC servaient à diffuser des messages secrets envoyés à la Résistance depuis Londres à la France libre. Le message le plus célèbre de l’histoire est celui qui reprenait des vers de Verlaine pour annoncer le début des opérations de sabotage juste avant le débarquement de Normandie : « Les sanglots longs des violons de l’automne Bercent mon cœur d’une langueur monotone… »
Avec #radiolondres, les français ont fait un pied de nez à une loi électorale rendue obsolète par les réseaux sociaux. Face à une telle avalanche d’informations, même l’agence officielle de presse France Presse a finalement mis les résultats à disposition des rédactions, leur laissant le choix de prendre la responsabilité de les publier ou pas. La loi française, qui date de 1977, est similaire à la loi espagnole qui interdit la diffusion de sondages « sortie des urnes » jusqu’à la fermeture des collèges électoraux, à 20h00, à tout média de communication et à tout citoyen sous peine d’amende de 75 000 euros. Le président Nicolas Sarkozy s’était montré favorable, quelques jours avant les élections, à la diffusion des résultats avant la fermeture des urnes en reconnaissant : « Nous savons tous que certaines règles sont désuètes ».
Reste à savoir s’il y aura des sanctions pour les transgresseurs –la police a déjà reçu des plaintes contre France Press, un média suisse et un journaliste belge- . En attendant, les français se préparent d’ores et déjà sur Twitter pour le prochain #radiolondres. Le rendez-vous est donc fixé au 6 mai, pour le deuxième tour des élections présidentielles.
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